11 Décembre 1960
L’Histoire et les histoires…
Le 11
décembre 1960 est une date importante de notre histoire parce qu'elle a permis
à l'Algérie d'exprimer son courage, d'étaler sa fierté, d'affirmer sa
détermination à recouvrer son indépendance, à arracher sa liberté pour garantir
l'émancipation de son peuple.
Devant
cette formidable force émanant du peuple algérien uni, le pouvoir français et
les instances internationales ne pouvaient que se plier au vœu des Algériens
qui réclamaient le droit à l'auto-détermination.
Mais
arrêtons-nous un instant, et faisons le bilan rapide du cheminement de
l'Algérie indépendante depuis 1962, soit depuis 47 ans. Aujourd'hui, combien
d'Algériens connaissent l'Histoire majuscule de notre pays ? Combien de
compatriotes peuvent nous instruire sur notre véritable histoire ?
Pourquoi l'école n'a-t-elle pas rempli sa tâche qui est d'enseigner
objectivement à nos enfants l'histoire plurielle de notre pays ? Pourquoi
nos historiens n'ont-ils pas porté les événements historiques de notre pays à
la connaissance des lecteurs frustrés que représente notre jeunesse ?
À la question : « Qu'évoque pour vous le 11 décembre ? »,
un jeune a répondu après un bref calcul : « Le mardi ! ».
C'est là l'illustration cocasse de l'ignorance avérée de l'histoire de notre
Patrie.
L'Histoire
d'un pays se confond avec sa culture. Négligez la culture, et vous enterrerez
l'Histoire ! Or, un pays sans culture, (donc sans Histoire) est un pays
sans avenir.
À qui la faute ? A l'école ?
Aux parents ? A la société ? Au pouvoir ? Peu importe ! Le
jeune Algérien n'en a cure de savoir qui est responsable de la faillite
culturelle, scolaire ou sociale ! Il sait qu'il ne sait rien, et cela il
le sait très bien.
La commémoration est une cérémonie
destinée à rappeler le souvenir d'une personne ou d'un événement. Mais encore
faut-il connaître ces hommes ou ces événements, sinon à quoi servirait la
mobilisation du temps et de l'argent, des moyens humains et matériels pour
célébrer en définitive une date anonyme ?
Cependant, même si l'on a accusé un
sérieux retard, il est toujours temps de faire son examen de conscience ;
il est toujours temps d'effacer l'oubli ; il est toujours temps de
construire l'avenir...
Mais pour ce faire, il faudra cesser de
naviguer à vue. Il faudra redresser la barre de l'Histoire pour permettre au
bateau Algérie de suivre le chemin de lumière qui mène vers un destin éclatant.
Allez, trêve d'histoires, et place à
l'Histoire !