IDRISS AIT-A.WAHAB : LA MARCHE DU SEXAGENAIRE
Idriss Ait-Abdelwahab
La marche du sexagénaire
Aujourd'hui, de plus en plus de personnes pratiquent la marche comme activité sportive, et elle est l'exercice le plus naturel qui soit. Nous sommes tous faits pour bouger et la personne qui marche enregistre immédiatement une production d’énergie, un meilleur acheminement d’oxygène dans le sang et les muscles et consolide son squelette. Elle met ainsi en place un programme santé par excellence.
C'est le meilleur antidote contre les maux reliés à l'inactivité, car elle entretient la souplesse sans imposer d'effort violent ; les membres inférieurs subissent des chocs de 2 à 4 fois le poids du corps lors de la course, alors que pour la marche, le coefficient est d'environ 1,5. A un rythme tranquille, la marche peut être pratiquée à tout âge. Cependant, il faut marcher régulièrement, c'est-à-dire quotidiennement, ou au moins quelques fois par semaine, pendant au moins 30 minutes.
Ait-Abdelwahab Idriss, retraité et grand-père, âgé de 67 ans, a trouvé dans la marche un remède à tous les troubles qui guettent les personnes du troisième âge. Adepte de ce sport à pieds, il parcourt plusieurs kilomètres par jour. Dernièrement, à l’occasion de la commémoration du 8 mai 1945, il a couvert une distance de 54 km, reliant les villes historiques Sétif et Kherrata, une façon à lui de souligner cette date mémorable qui a vu se perpétrer un génocide innommable par le colonialisme français.
Nous avons rencontré l’infatigable piéton :
Quand avez-vous commencé à pratiquer la marche ?
La marche ? A partir de neuf mois comme la plupart des bébés. (sourire). Vous savez, à la campagne on marche par habitude, sans arrêt ; et il arrive qu’on parcoure des trajets interminables sans nous en rendre vraiment compte. Mais j’exerce régulièrement la marche en tant qu’activité sportive depuis ma retraite
Qu’emportez-vous en attaquant une longue marche ?
Un petit sac à dos renfermant un imperméable, une bouteille d’eau et une collation de fruits frais ou secs.
Quelle est la vitesse de croisière d’un marcheur ?
La vitesse le plus souvent recommandée est un rythme dynamique qui correspond à environ 90 à 110 pas à la minute, ou 5 à 6 km à l'heure. Mais la vitesse n’est pas un critère déterminant ; il suffit d’être un marcheur modéré mais très régulier pour retirer nombre de bienfaits de cet exercice.
Quels sont ces effets salutaires ?
Entre autres, réduire l'embonpoint, renforcer le muscle cardiaque, abaisser la tension artérielle, solidifier les os, réduire le stress, raffermir et rajeunir. En ce qui concerne ce dernier point, j’ai l’impression d’avoir « cinquante dix-sept ans » au lieu de soixante sept. (Sourire).
Quels conseils donnerez-vous à quelqu’un qui voudrait s’adonner à ce sport ?
Il est essentiel d'avoir une bonne posture pour profiter de tous les bienfaits de la marche :
- Garder la tête et la colonne vertébrale droites.
- S’assurer de ne pas pencher vers l'avant ou vers l'arrière.
- Regarder droit devant, mais regarder occasionnellement par terre pour repérer les obstacles.
- Garder les épaules et les bras détendus et relâchés. Les laisser balancer naturellement, sans les forcer.
- Respirer régulièrement - ni trop légèrement, ni trop profondément.
- Ne retenir jamais son souffle et ne pas se forcer à respirer profondément.
Quels sont les bénéfices que vous avez tirés de cette pratique sportive ?
Il suffit que je vous dise qu’à mon âge je n’avale aucun comprimé. Le seul cachet que j’accepte de prendre est celui apposé sur le diplôme qu’on me remet en tant que doyen des manifestations sportives auxquelles je participe. Autrement dit, question santé… ça marche.