R A M A D H A N
ou la faim qui
justifie les moyens
Ce n’est pas
demain la veille
Les veillées du ramadhan ne sont plus ce qu’elles étaient jadis. Fini les beaux spectacles d’antan !
Aujourd’hui, on ne parle plus que de théâtre des opérations, de
film des événements, du chant du cygne, des maîtres chanteurs, de danse
macabre...
Et tous ces faits constituent comme qui dirait un couvre vœux nous obligeant, comme des
moutons, à rentrer dans la bergerie à la tombée de la nuit.
Oui, c’est vraiment dur d’être bééé bééé !
A toute faim
utile
C’est curieux, mais tous les vieux disent qu’ils se portent
toujours très bien durant le ramadhan. Et
que ce mois sacré les revigore et leur apporte un second souffle.
Pour eux, le ramadhan est comme une eau de Jouvence.
Il leur permet de vivre radieusement leur faim.
Autrement dit, c’est en ce mois béni que vivent en harmonie le
vieux et le jeûne.
Antar est à
plat
Toute la journée, les jeûneurs ne pensent qu’à une chose :
les plats de résistance qu’ils vont se taper tout à l’heure à l’appel du
muezzin.
Mais l’attente est si éprouvante qu’au Maghrib tout le monde est à plat à cause de la résistance.
Labeur et le
beurre
En dehors de tous les actes de piété qu’il est conseillé
d’observer, il est un devoir que le Prophète a toujours recommandé d’accomplir,
a fortiori pendant le mois sacré : c’est le travail.
A l’évidence, ce dernier est la première richesse d’un pays. De lui dépend la santé économique d’un État.
En effet, n’oublions pas qu’une monnaie qui pèse assure le fric de la
chorba, la galette du pain et l’oseille du potager.
Les recettes du Ramadhan
En ce mois de ramadhan, tout le monde parle de recettes et des panses. Et tout le monde, commerçants et
consommateurs, dépensent sans compter.
Seulement, si les premiers achètent pour vendre, les seconds
achètent pour ventre.
Et si, pour les commerçants, les consommateurs sont de gros
intestin, pour les consommateurs le ramadhan est un destin grêle.
L’heure de
poser chor[1]
bas
A l’appel du muezzin annonçant la rupture du jeûne, le père et
la mère déjà attablés attendent leurs trois fils avant de goûter au potage et
de faire la prière.
La porte s’ouvre. Chabane
entre Le premier, suivi de près par Ramdane. Le petit Laïd
ferme la marche.
A présent, oubliant tout l’argent dépensé pendant la journée, la
famille réunie ne pense plus qu’au fric.