HAMMA (HEMAT) Salah : UN ENFANT DANS LA GUERRE

 

59° ANNIVERSAIRE DU DECLENCHEMENT DE LA REVOLUTION ALGERIENNE


 

HAMMA (HEMAT) Salah :

 

UN ENFANT DANS LA GUERRE

 

(SOUK-EL-TENINE-BEJAIA)

 

 

 

SI SALAH HAMMA.jpg

 

 

 

 

LA PRISE DE CONSCIENCE

 

Quand la guerre de Libération éclata en novembre 1954, je marchais sur mes sept ans ; et je m’apprêtais à vivre ma première année de scolarité. En descendant le chemin qui menait au village et à l’école, je découvris avec étonnement un environnement nouveau, si amplifié et si curieux que j’avais l’impression de m’être exilé dans un autre pays. Il faut dire qu’ayant toujours habité au pied de Sidi Djaber Nandji - le mont le plus élevé de cette chaîne de montagne surplombant Souk-El-Ténine – mon monde à moi se limitait à cette lointaine contrée et se confondait avec le paysage alentour.

 

Malgré une angoisse irraisonnée qui étreignait mon cœur, ma première journée d’étude se déroula convenablement. Je me souviens cependant que, dans la cour, n’arrivant pas à renouer les lacets de ma chaussure neuve, la maîtresse vint m’aider, puis me prendre la main pour me conduire en classe. A ce moment précis, je ressentis une tendre inclination pour cette institutrice que je voyais pour la première fois ; il me semblait même qu’elle faisait partie de ma famille.

 

Les jours suivants, dans la région, un certain manège inhabituel attira mon Attention de gosse : les adultes, dont mon père, se réunissaient souvent tantôt chez les uns, tantôt chez les autres parfois dehors, élevés sur un monticule protégé par ces arbustes qu’on appelle les lentisques (thidekhth) en kabyle.  Ces rencontres se déroulaient discrètement et faisaient l’objet d’une surveillance attentive des alentours pour signaler tout mouvement suspect. Nous, enfants, remarquions ces va-et-vient en ignorant parfaitement de quoi il retournait. Cependant, ces allées et venues nous inspirèrent un sentiment indéfinissable de peur, d’insécurité mais tout gardé sous silence olympien.

 

Six kilomètres était la distance entre mon domicile et l’école ; je parcourais quotidiennement ce trajet à dos d’âne avec mon père. Mais il arrivait souvent que nous rencontrions des soldats français – la légion étrangère – qui réquisitionnaient mon paternel pour l’obliger à transporter sur la bête de somme un lourd émetteur ou du matériel militaire. Dans ce cas, je devais continuer tout seul le chemin qui me restait à couvrir pour atteindre mon école (tout en pleurant le long du parcours).

 

 

TRAUMATISMES

 

Plusieurs fois, mon père ne rentra pas à la maison. L’inquiétude gagna toute la famille et nos tentatives pour savoir ce qu’il était devenu sont restées vaines. Ce n’est qu’au bout du troisième jour ou plus que nous saurions que mon père était détenu par la garnison de Souk El Ténine dotée d’une geôle appelée (Djellal) ou  dans les amphores de Tourneux ( du nom du colon) exploitant les terres arables et fertiles d’AOKAS .

 

Notre inquiétude fut à son comble parce nous savions que mon père possédait une arme de point – un pistolet 9/75 – un souvenir de la guerre 1939/1945 dont il a fait les campagnes d’Italie (Mont Cassino entre autres) ; à ce titre, il était décoré de plusieurs médailles.

 

Cette Arme qu’un jour où il a été arrêté, de bon matin au lieu dit «  BOUSSATER », j’ai dû la dissimuler dans ma musette qui faisait aussi bien  office de cartable d’écolier et de garde manger (Galette),  jusqu’au village de Souk-El-Tenine, pour la cacher  dans un coin de son épicerie. 

 

Mon père avait une qualité incontestable : le courage. Il avait fait montre de cette force morale à plusieurs reprises et dont je fus le témoin avec mes yeux d’enfant. Une nuit, le capitaine Mathieu commandant le poste militaire de Djellal (Souk El Ténine) décida de bombarder le douar de Timridjine en lançant une dizaine d’obus de 120 mm ; trois de ces projectiles semant la mort tombèrent à quelques mètres de notre vieille demeure. Une fumée âcre pénétra par le toit en « DISS » dans la pièce où nous étions réfugiés sur l’ordre de mon père qui ne cessa pas de nous rassurer en prononçant des paroles apaisantes.

- N’ayez pas peur, n’ayez pas peur ; restons juste groupés et ne bougeons pas ; tout cela va bientôt s’arrêter…

 

Les obus explosaient dans un bruit assourdissant en ébranlant les assisses des habitations. À leur impact, Ils pulvérisaient tout sur un rayon de plusieurs mètres. Les constructions étaient bien sollicitées et détruites pour celles touchées par ces obus, les champs brûlés, les arbres abattus… . Ce fut l’enfer ! Nos voisins, les Ait-Achour, ont vu leur plantation de pommes de terre complètement ravagée  et le lendemain d’apprendre que l’un des maléfiques obus était tombé juste sur une poutre centrale d’une maison avoisinante des Ait Said- autrement dit Djouadi Said où était réfugiée la Famille de si Moussa yemrabtene (Derguini Moussa) ; blessant une fille et en tuant une autre.

 

Un jour, alors que nous suivions un cours d’arabe dans un gourbi érigé en école au lieudit l’Hanout, dans la cour des Ait-Balonne(Boudjadja), les guetteurs postés sur un promontoire qui dominait tout le paysage alentour, donnèrent l’alerte pour avertir de la présence de militaires français. Ce signal permettait aux djounouds ou aux recherchés de prendre les dispositions nécessaires pour faire face au danger.

 

Les enfants sortirent rapidement en petits groupes de l’école pour rejoindre leurs domiciles et se mettre ainsi à l’abri d’une attaque de la soldatesque française qui ne faisait aucune différence entre un adulte et un enfant, entre une femme et une fillette. En colonne d’infanterie, la troupe militaire arriva au lieudit M’Rah. A l’instant où j’atteignis le seuil de notre maison, qui se trouvait à 500 m en contrebas (Bouzermtène), qu’une pluie d’obus s’abattit  autour de nous. Cette agression fut hélas fatale à notre camarade Essaïd Saadi qui fut touché mortellement au ventre par un éclat d’obus au moment où il tentait de traverser Ighzer d’I3ayadène (la rivière des Aidoune) pour rejoindre son foyer. Sa mère, n’écoutant que son courage, se précipita sur le blessé, le plaça sur son dos et courut en direction de la route nationale  Alors n°5 ; malheureusement, à cause de l’horrible blessure qui lui avait extirpé les entrailles, son fils rendit l’âme avant d’arriver aux premiers soins.

 

Plus tard, en racontant ce douloureux épisode, la mère du chahid Essaid Saadi rapporta un fait extraordinaire qui relevait plutôt d’une hallucination que de la réalité. Pourtant, quand elle parla, sa voix était imprégnée d’une certitude absolue :

 

- « Quand je suis arrivée à l’endroit appelé El-Hammam, une diablesse accompagnée de ses petits accoururent vers nous pour s’abreuver du sang rouge et chaud qui coulait du corps comateux de mon fils ».

 

Les méfaits du colonialisme sont multiples et divers. Non seulement cette mère avait perdu un être cher dont la mort la faisait souffrir dans sa chair et dans son âme, mais elle a aussi perdu le sens de la réalité, si bien que son esprit inventait des images irréelles générées par une douleur profonde et indicible.

 

Des émotions et des chocs pendant la révolution algérienne, les enfants en avaient connus d’innombrables. Un jour, je me trouvais en compagnie de ma mère à deux kilomètres de notre domicile au lieudit Igher Ouguelid. Je me balançais sur une balançoire fabriquée à l’aide d’une grosse corde de « Diss » attachée aux branches d’un olivier pendant que ma mère coupait de l’herbe destinée à notre vache. A un moment du va-et-vient qui me transportait de part et d’autre de l’arbre me permettant de voir quasiment jusqu’à la route nationale, j’eus une sorte de vision qui fit se bondir mon cœur dans ma poitrine. Je n’en croyais pas mes yeux ! Du côté nord, en deux colonnes, une centaine de militaires français longeait le lit de l’oued Tivhirine en direction du sud ; du côté Est, au lieudit M’Rah, un groupe de mousseblines discutaient à haute voix sans se douter qu’une opération d’encerclement militaire de la région (Timridjine –Ferdjoune) était sur le point de se mettre en place. Les deux formations ennemies se trouvaient ainsi à environ deux cents mètres l’une de l’autre. De plus, un avion d’observation Piper survolait ce périmètre. Je sautais immédiatement de ma balançoire pour aller avertir ma mère de la situation. Celle-ci, abandonnant aussitôt son travail, alla prévenir les maquisards en joignant le geste à la parole :

 

Taisez-vous, taisez-vous ! Vite, vite, mettez-vous à l’abri ! Une patrouille militaire est dans les environs à votre droite à « bouderdoure » !

 

Non loin de là se trouvait jadis un moulin à grains appartenant à la famille Ikhlef, au confluent de la rivière de Ti3chache et Taghanimte; cherchant probablement à se  mettre à l’abri, un jeune homme de seize ans, ayant aperçu la troupe de soldats, voulut longer la rivière de Ti3chache pour s’enfuir. Mais c’était sans compter avec la vigilance d’un bidasse voltigeur qui vida tout un chargeur d’une Mat 49 sur lui en criant :

 

-  Je l’ai eu, je l’ai eu !

 

Le jeune Aissat Abdellah (Frère de aissat Aissa) un rescapé de cette guerre horrible), âgé à peine de seize printemps, fut retrouvé mort, debout sous une petite chute d’eau formée par la rivière.

 

Un peu plus haut, c’est au tour de Zernoune Ali de recevoir en plein flanc une rafale d’arme automatique. Lui, s’en sortira et ne tirera sa révérence  qu’en 2012, mais sans jamais arriver à faire valoir ses droits de moussebel.

 

Il faut dire que toutes ces scènes terrifiantes s’étaient déroulées devant mes yeux exorbités.  Tout mon être était la proie d’une peur paralysante. Je regardais perpétrer de sang-froid ces crimes odieux tandis que dans ma tête une multitude de questions sans réponses s’entrechoquaient en ajoutant à mon angoisse l’incompréhension de cette guerre inégale où un simple tir ennemi supprimait une vie en endeuillant des familles et un peuple. Ma mère, dont le courage me rassura quelque peu, chargea l’herbe sur notre âne avant de prendre le chemin du retour « escortés » par l’avion d’observation jusqu’à la maison de Bouzermten.

 

Agrippés de chaque coté,  à la charge du baudet, ma mère et moi marchions  prudemment en évitant de faire des mouvements suspects susceptibles de donner l’occasion au pilote du Piper de nous « canarder ». Durant tout le petit trajet menant chez nous, qui me paraissait interminable, ma mère me répéta sans discontinuer :

- N’aie pas peur. Marche doucement sans regarder l’avion. Courage, la maison n’est pas loin.

 

Quelques 30 minutes plus tard, le vrombissement de l’appareil volant s’estompa de plus en plus jusqu’à disparaître complètement tandis que nous atteignions le seuil de notre demeure sains et saufs Dieu Merci !.

 

A Souk El Ténine centre existait une poste  PTT dont le receveur français, répondant au nom de Chabot, remplissait également le rôle de facteur. De ce fait, il connaissait tout le monde et son attitude affable lui attira une grande popularité. Un lundi, jour de marché, nom éponyme de Souk El Ténine (signifiant « marché du lundi » en langue berbère), Chabot fut la cible d’un attentat commis par un militant de Boulezazène qui devait faire preuve de courage et d’engagement pour être accepté par l’armée révolutionnaire. Atteint au bassin, Chabot s’en sortit avec un séjour à l’hôpital de Bougie (actuel Franz Fanon) avant de reprendre ses activités quelques jours plus tard.

A

u marché, l’attentat avait jeté la panique parmi la population. Les gens fuyaient dans tous les sens. Aussitôt arrivés, les militaires placèrent un fusil mitrailleur 24/29 à proximité de la mosquée Djame3 Ouzekri et commencèrent à arroser de leurs balles assassines les civils  fuyant: deux d’entre eux si ma mémoire ne m’a pas trahi tombèrent sous ses tirs de vindicte,  près de l’oued Agrioune. Non contents d’avoir abattu des innocents, les soldats avaient traîné par les pieds les dépouilles mortelles jusqu’au centre du village pour les exposer aux citoyens.

 

De son côté, le sinistre et cruel Capitaine Mathieu, commandant du poste militaire de Djellal (Souk El Ténine), humilia tous les habitants sur la placette du centre en les obligeant à se mettre à genoux pendant quasiment une demie journée, les mains sur la tête. Le petit garçon que j’étais subit également cet outrage. On fouilla même le béret que je portais « de peur certainement d’y cacher une quelconque arme ».

 

Heureusement pour nous, le postier qui reprit connaissance déclara qu’il connaissait le tireur pour lui avoir à maintes reprises payé des mandats qu’il recevait de France. Le capitaine intima alors à tout le monde l’ordre de quitter illico presto les lieux, ce que chacun fit précipitamment sans demander son reste.

 

Il était écrit que je subirai encore d’autres épreuves qui, tout compte fait, raffermiront mon caractère en me faisant prendre conscience que la résistance est le seul moyen de venir à bout du colonialisme pour recouvrer la liberté spoliée des Algériens.

 

Une fois, un officier supérieur de Bougie ou d’ailleurs,  vint à Souk El Ténine  pour adresser un discours à la population. En cette circonstance, les écoliers furent conduits vers la placette décorée ( le champ des Bouchilaoune). Me trouvant au premier rang à cause de ma petite taille, ce fut à moi qu’échut l’ « honneur » de remplir le rôle de porte-drapeau tricolore français. L’instituteur nomméCardebas me remit l’emblème fixé à un joli manche en bois. Je pris l’objet et le jetai parterre. Fou de rage, l’enseignant me bouscula, me terrassa et me piétina avant de me remettre une nouvelle fois le drapeau. Tout en réprimant mes larmes, je récidivai en répétant mon premier geste. La correction ne tarda pas et je me retrouvai au sol sous les coups du soi-disant éducateur. Le manège allait se reproduire encore quand je vis les collègues de M. Cardebas faire des gestes à celui-ci pour me laisser tranquille. Ce jour-là, j’éprouvais une fierté sans borgne. La fierté d’avoir tenu tête à un adulte français, la fierté d’avoir mis à jour ma haine du drapeau tricolore, la fierté d’avoir défendu une dignité dont je ne connaissais pas encore la vraie valeur mais que mon esprit m’en donna conscience.

 

Une nuit de l’année 1959, je faillis perdre la vie quand une balle tirée par un fusil de marque Lebel 1886 - arme à répétition similaire en calibre à la kalachnikov actuelle - passa à deux millimètres de ma tête. En voici les circonstances : des Moudjahidine étaient entrain de dîner chez un certain Magoire, boucher et restaurateur de son état dont l’établissement était situé à une encablure de la guérite de sentinelle de la permanence militaire qui se trouvait, elle, à moins de deux cents de mètres de notre demeure.

 

Soudain, une fusillade éclata. Des balles perdues venant de la guérite se logèrent dans le mur (en planche) de notre maison (gourbit) . L’un de ces projectiles frôla mon cuir chevelu et alla, malheureusement, se loger dans l’épaule d’un enfant de neuf ans, ACHOURI Abderrahmane, qui avait fui les zones de combats pour venir se réfugier chez nous. Ironie du sort, les balles qu’il avait fuies l’ont rattrapé chez nous…

 

 

MOMENTS DE FIERTE

 

En effet, il m’est arrivé d’observer le passage d’une troupe de  Moudjahidine, et à chaque fois les cheveux sur ma tête se dressaient en même temps qu’un frisson parcourant tout mon corps…. C’est tout simplement un sentiment Rare de fierté qui vient revigorer mon frêle et chétif corps..

 

Un jour rentrant seul de l’école sur mon quadrupède  ( qui vit lui aussi les mêmes scènes que moi), arrivé au lieudit azghayene, je me trouve face à face avec un Djoundi habillé en militaire réglementaire armé d’une Mitraillette Chinoise  montant la garde à l’extérieur de la maison de Djouadi Ahmed. Répondant par un regard  arrière au bruit des sabots de mon âne qui s’avance nonchalamment  sur le sentier caillouteux, je lui lance un salam ou âlikoum auquel il répond par un hochement de la tête. A entendre les chuchotements importants, C’était une compagnie  de Djounoud qui a élu domicile dans la maison pour se restaurer. Jusqu’à ce jour je n’avais pas encore vu de Moudjahidine habillés et armés de la sorte. Et tant mieux ça en ajoute à ma fierté.

 

Des accrochages entre Moudjahid et militaires français ont lieu quelques fois, ils symbolisent «  la détermination d’un peuple spolié de sa liberté, de ses richesses…c’est des actes qui revigorent notre fierté …..Mais les uns plus que les autres.

 

En effet des accrochages qui se sont déroulés dans la région de Souk-El-Tenine, celui de Lousta est des plus spectaculaires. Les djounoud se sont aventurés jusqu’à quelques encablures du PC de Djellal (sur les hauteurs de Souk-El-Tenine), commandé par le Sinistre Capitaine Matieu, un rescapé de la Guerre d’Indochine.

 

Echappant comme par miracle à toutes les embuscades dressées contre lui, les Moudjahiddines ont tenu à lui montrer la vraie valeur combattante des « Fellagas), qui sont venus  l’inquiéter chez lui en montant une embuscade à quasiment 100 m de son PC.

 

A l’aube les balles commencèrent à siffler, et le combat dure toute la journée, et très dur, serré,  obligeant  un navire de guerre venir cracher ses feux  sur les hauteurs de Souk-El-Tenine dans un bruit d’une stridence à crever les tympans.

 

 

 

LE PATRIOTISME D’UN GOSSE

 

Pendant la Révolution , je m’étais livré à plusieurs actes « patriotiques » pour aider les maquisards dans leur résistance, mais, bien entendu, activités en rapport avec mon âge et mes possibilités. C’était ainsi que j’avais dissimulé dans les buissons des denrées destinées à la restauration des patriotes, que j’avais informé les troupes révolutionnaires sur la position de l’armée ennemie ou d’un éventuel ratissage, Prendre la craie et autres brosses de l’école française à l’école  coranique.

 

Un jour un Moussebel  me croisant sur le chemin de l’école coranique où je me rends m’arrêta  et me dit d’un ton  autoritaire  et quelque peu menaçant : «  Dis toi !!! qui fréquente l’école française, je suis  sûr   que tu ramènes des informations à la France --- réunissant  tout mon courage de gamin  et tout mon sens de conviction  dissimulant une peur indéfinie …. Je lui rétorque  tout en le fixant  sévèrement--  Non je n’ai pas fait cela  et je ne le ferai pas ; je suis moi aussi un moussebel !!!! et  je lui  montre  une brosse de tableau ; une boite  de craie  que  j’ai subtilisées  à l’école française »- Comme s’il était vraiment  convaincu  il me lance ---avec une certaine   assurance  visiblement  hautaine – d’accord  mais attention !!!! . » comme quoi il existe des codes de conduite  qu’il  ne faut  pas  transgresser  et à qui  «  mieux  mieux »  de les faire appliquer  les français  ou nos compatriotes   y compris en semant la peur  et autres   aléas et n’épargnant  personne car même le gamin que j’étais y passe. Mais  comme notre cause est la bonne  ça se digère facilement  parce qu’il y va de la vie de nos frères et de notre révolution.

 

Quant à moi, je remercie Dieu Qui m’a prêté vie jusqu’à ce jour pour me permettre de voir une Algérie libre pour laquelle j’ai consacré, à son service, après l’indépendance évidemment, quarante ans de mon existence.

 

Grâce à un peuple algérien uni et indivisible, la révolution a triomphé de l’oppression et du colonialisme. Soyons jaloux de notre liberté chèrement payée ; n’oublions pas les martyrs qui ont permis cette indépendance ; aimons-nous les uns les autres et construisons notre pays pour que les générations futures soient fières de leur passé glorieux. 

 

HAMMA (HEMAT) Salah

 



31/10/2013
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