Entre savoir-vivre et vivre sans savoir…

Entre savoir-vivre

 et vivre sans savoir…

 

 


De mon temps (qui était beau même quand il pleuvait), les relations humaines n’étaient pas un vain mot. La politesse était de mise ; exprimée en berbère, en arabe ou en français, elle rendait la vie belle. La courtoisie se manifestait dans tous les comportements, dans toutes les attitudes, dans toutes les conversations…

Le maître-mot était : respect. Cette notion nous était inculquée par nos parents depuis notre plus tendre enfance. Respect de la famille, des personnes âgées, de l’environnement, de la nourriture, de la parole donnée, des voisins, et tutti quanti.

De plus, père, mère et fratrie éveillait en nous le sentiment de partage. A ce propos, je me souviens que ma mère me chargeait souvent de distribuer aux foyers environnants des assiettes d’un mets délicieux qu’elle venait de préparer ; de même, nos voisins nous offraient à leur tour des préparations culinaires savoureuses et autres pâtisseries. Si bien que dans tous les esprits, les familles d’un quartier ne constituaient en fait qu’une seule et même famille.

Ces considérations morales se traduisaient par les formules de politesse adressées par le plus jeune au plus âgé, mais aussi par l’adulte au petit. Au sein de cette ambiance conviviale, on avait l’impression que rien ne pouvait nous arriver, que la protection des biens et des personnes était garantie, qu’il pleuvait toujours du soleil…

Qu’en est-il aujourd’hui ? Avez-vous remarqué que les formules de politesse chères à l’Algérien de jadis continuent à s’effriter ? Si bien que lorsque vous dites « Bonjour » à un passant, il vous regarde étonné sans répondre, ou bien il vous demande de répéter votre parole ayant oublié jusqu’au sens de cette civilité élémentaire.

 

« Merci, de rien, au revoir, bon appétit, pardon, s’il vous plaît... » et bien d’autres termes courtois représentent les éléments des règles qui régissent le comportement, le langage d’une société civilisée.

 

Le respect de l’autre, le respect de l’hôte, voilà ce qui caractérisait l’Algérien du passé aujourd’hui dépassé ; il a même perdu de vue l’une et l’autre de ces qualités.

 

Pour illustrer ce qui précède, voici une anecdote vécue par mon ami Rachid : de retour de son footing matinal, ce coureur passa devant trois personnes qui attendaient le bus et leur adressa un chaleureux bonjour. Aucune réponse. Tout en continuant à trotter, il se retourna et hurla son bonjour pensant que les autres n’avaient pas entendu la première salutation. Aucune réponse. Alors, mon ami Rachid revient sur ses pas, et lorsqu’il arriva au niveau des quidams, il fit mine de chercher quelque chose par terre. Là, une voix lui demanda ce qu’il cherchait. Réponse de mon ami Rachid : « Je viens de faire tomber un bonjour… Ah ! Ça y est, je l’ai trouvé ! ». Mon ami Rachid fait le geste de ramasser un objet invisible, le met dans sa poche avant de poursuivre sa course laissant derrière lui un trio interloqué…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



20/02/2013
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